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Une année... gastronomique !

Antilles, avril 09... Je ne sais plus trop bien qu'écrire sur ces îles que nous parcourons pour la xème fois, toujours avec le même plaisir du reste. Si vous désirez retrouver les paysages qui nous entourent, regardez les pages du menu déroulant ci-dessus de Noël 06 à avril 07.

Par contre, cela fait juste une année que nous avons quitté le Tunisie, en avril 08... Nous abandonnons la marina qui nous a accueillis pendant cinq mois pour un grand périple dans la Méditerranée puis à travers l'Atlantique. Comme une des grandes occupations et un des grands plaisirs sur Anegada reste la cuisine, depuis les courses jusqu'à la dégustation, en passant par la confection, j'ai envie de vous retracer cette année de navigation sur le mode gastronomique ! Avec adresses et recettes en prime !

Nous avons la chance de changer de pays régulièrement mais de garder notre "maison" et donc notre cuisine à disposition. Nous avons la chance de pouvoir découvrir des produits du pays, des produits frais, de saison et de pouvoir les cuisiner rapidement (à l'hôtel, c'est plus difficile !). Nous avons la chance d'avoir le temps de cuisiner, de goûter, de discuter des recettes avec les locaux. C'est bon pour notre santé, mais pour notre porte-monnaie aussi ! Nous essayons donc de cuisiner le plus souvent possible "local", même si le morceau de gruyère amené par nos visiteurs est toujours le bienvenu... même si la fondue préparée par Jean-François au Cap Vert a été très appréciée... et même si le papet de poireau avec saucisses aux choux (ramenées par Pierre!) cuisiné il y a quelques jours pour Georges et Pierrette, aux Saintes, était délicieux.
La Tunisie d'abord... et ses marchés magnifiques. Pierre y monte tous les jours (moi je vais à la gym un jour sur deux !) Nous y faisons une cure de vitamines : en hiver, c'est la saison des carottes et des fenouils qui arrivent par camions entiers... les oranges, les dattes ou encore les fraises, servies à la pelle au moment de notre départ... les étals de poissons, thons, marlins, lampukas, roussettes, raies, baudroies, sardines, loups, plus tous ceux dont on ne se souvient pas du nom ! Pour le barbecue du dimanche, je prépare du thon au grill ou des brochettes à la libanaise. Parfois c'est merguez bien entendu ! Mais au marché, il y a aussi les petits vendeurs de feuilles de brick. C'est moins fit, mais c'est délicieux : voici deux recettes du bord : les bricks à l'oeuf et les briouats. Côté restaurants, à Monastir, le plus sympatique, avec un cadre authentique, est le Chraka, près de la mosquée. Comme nous ne sommes pas des grands adeptes du couscous, nous ne sortons très souvent. Mais nous profitons au maximum des petits vendeurs de "chawarmas", les kebabs tunisiens. Et avec tout cela, même pas une tourista !
Première traversée sur la Sicile : nous retrouvons avec plaisir les gelatis, la mozzarella, le basilic, la charcuterie, les raviolis frais. L'avantage des pays on l'on ne trouve pas tout, c'est qu'on apprécie deux fois plus de retrouver ces saveurs par la suite ! En ce qui concerne les poissons, le marché de Syracuse ne ne diffère pas trop des marchés tunisiens mais au niveau des légumes il y a plus de variété. Et puis il y a les câpres au sel et les tomates séchées, des montagnes de tomates séchées. Je les mets à l'huile, une recette de ma maman, pour les servir en apéritif sur des petits biscuits salés, ou pour en faire des Conchiglonii à la ricotta et tomate séchée.
Notre traversée sur la Grèce nous gratifie d'un superbe marlin pêché peu après le départ. C'est l'occasion de refaire quelques conserves avec la bonne huile d'olive tunisienne achetée en vrac. Nous sommes impressionnés par la différence entre Sicile et Grèce au niveau de la pêche. Alors que la première a l'air d'être un Eldorado, la seconde est un désert ! Les pêcheurs rentrent avec quelques petites prises, les marchés sont vides. Même à bord, nous sommes restés bredouilles pendant pratiquement cinq mois alors que nous avons tenté notre chance à chaque navigation. Peu de fruits et de légumes également... heureusement, il y a la feta (il paraît qu'elle est fabriquée au Danemark... vive l'Europe !). Nous la cuisinions en salade grecque, mais aussi en papillotte : la feta grillée.
Grèce et Turquie se touchent. Parfois un étroit bras de mer les sépare... et pourtant on retrouve en Turquie une abondance de fruits et légumes et des marchés magnifiques qui n'existe pas en Grèce. Heureusement car Christophe et Isabelle arrivent à bord et Christophe est végétarien. Isabelle a la bonne idée d'apporter quelques recettes, dont celle du houmous qui deviendra un grand classique des apéritifs à bord. En Turquie, je fais provision de tahiné (crème de sésame) pour le préparer. Pendant ce mois d'août, il a fait si chaud que nous n'osions plus allumer le four. Pour moi, la "reine du gratin", c'était un challenge de cuisiner sans four. Heureusement que mon frère nous avait offert une "plancha", une plaque inox adaptée à notre petit grill du bord. Nous l'avons beaucoup utilisé et avons trouvé de nouvelles recettes, comme les légumes grillés à la parmesane.
Nous entamons la route du retour vers l'ouest : La Crête nous réconcilie avec la cuisine grecque, normal puisqu'elle est à l'origine du fameux régime méditerranéen. C'est la fin de l'été et on y fait une cure de raisin. La Sicile puis la Sardaigne nous donnent l'occasion de commencer nos réserves pour les traversée futures, pâtes, sauces tomates, pesto, lemoncello.
Nous débarquons aux Baléares et retournons à la première occasion au grand marché couvert de Palma. La présentation des poissons, des légumes, des charcuteries mais surtout des préparations pour "tapas" est un régal pour les yeux. Nous craquons pour les boquerones (anchois au vinaigre et citron), les olives, le jambon cru... Mais à bord, la recette espagnole la plus fréquente, la plus ancienne aussi, c'est la tortilla de patatas... même si c'est une pure improvisation pas très orthodoxe !
En sortant de la Méditerranée, nous pêchons un dernier thon (dernier car la pêche ne sera pas reluisante en Atlantique). Nous testons la nouvelle recette pour le mettre en bocaux, recette de thon au naturel provenant de pêcheurs basques. Jean-Luc, notre équipier, nous en fait aussi des sushi mais en fait, nous préférons le sashimi mi-cuit. Pierre met souvent la main à la pâte. Il a deux recettes fétiches, le poisson cru à la tahitienne et le thon au lait de coco (recette seychelloise tirée du livre d'Antoine "Fêtes la cuisine"... une des bibles du bord !). Je ne sais pas pourquoi, les deux recettes contiennent beaucoup de gingembre !
Si nous avons mangé avec plaisir une cachupa au Cap Vert, nous ne l'avons pas intégrée à nos menus du bord ! Nous n'avons pas goûté non plus à ces magnifiques poissons séchés... un peu poussiéreux ! Pas de recette particulière donc pour le Cap Vert, mais un petit topo sur l'approvisionnement. Nous avons été étonnés de trouver là-bas plus de produits que ce que l'on imaginait. Bien sûr, il vaut mieux faire un gros approvisionnement de base aux Canaries, mais en cherchant, en faisant plusieurs magasins on trouve beaucoup de choses. Des légumes au marché, de l'Edam par ci, du jambon par là, du beurre en boîte... même un délicieux filet de boeuf congelé, partagé avec un autre équipage. Pas de viande fraîche, pas de charcuterie sous vide, mais des poissons frais superbes en quantité. Pour les oeufs, il y a eu pénurie pendant les fêtes car tout le monde faisait des gâteaux. Autres belles découvertes : les marmelades de goyaves, de coing ou la papaye verte confite, toutes confectionnées artisanalement, qui donnent un goût délicieux aux yoghourts "bateau".
Pendant notre traversée, nous avons pêché trois dorades coryphènes. Notre recette préférée reste la dorade à la sauce vanille ou le tartare de dorade mais nous l'avons aussi mangé en sashimi mi-cuit et même, à la fin, mêlée à une salade de maïs ou à un risotto !
Aux Antilles anglaises, même si on change de pays à chaque île, les variations culinaires sont moins riches qu'en Méditerrannée. Mis à part la Barbade et sa spécialité de poissons volants (que j'ai refusé de cuisiner...!), la cuisine n'est pas très variée. Nous retrouvons par contre les légumes et racines antillais et cuisinons de bons gratins de christophines, gratins d'ignames et soupes de patates douces. Nous aimons surtout aller dans un "boui-boui" manger un roti. Pas un rôti de chez nous ! Un roti indien, c'est-à-dire une crêpe épaisse qui enveloppe un curry de poulet (cela peut aussi être au poisson ou à l'agneau). Je n'ai pas encore tenté la confection ! Pas de recette !
Un dimanche, à Grenade, j'ai joué à la boulangère pour nos amis de La Comète. Mamé Yvonne m'a demandé de mettre en ligne la recette de la fameuse tresse qui a tant plu à Eliott. Depuis, Pierre me la réclame chaque dimanche... mais je trouve souvent des excuses !
Et c'est le plaisir de retrouver les îles françaises, les boudins créoles, les accras. C'est si bon à déguster chez les pêcheurs de St-François ou chez la Martine à Ste Anne (Martinique) que je ne les cuisine pas. Par contre, je me suis lancée dans la confection d'un tourment d'amour, spécialité des Saintes... même si Georges me dit que je n'ai pas la bonne recette car elle est top secret, voici la mienne... Premier essai avec la marmelade de goyave du Cap Vert, deuxième avec ma propre confiture de bananes. Aux Saintes, nous nous régalons de la cuisine de Georges au restaurant Les 3 Boats, une adresse incontournable, rapport qualité prix imbattable ! Pierre a fait sa connaissance il y a quelques années en lui demandant la recette de sa sauce vanille... une histoire de gourmandise, déjà !

Bon... j'espère que je vous ai mis l'eau à la bouche... et je suis heureuse d'être arrivée au bout de mon texte car la première fois l'ordinateur a planté avant que je ne sauvegarde... grrrrr ! J'en ai mangé une plaque de chocolat entière (ça, pas besoin de vous donner la recette !)

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