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Lettre au spécialiste des bateaux traditionnels 

Cher Noël,

C'est à toi que j'ai pensé en suivant, dimanche, les régates de canots traditionnels (Saintoises) aux Saintes. Toi qu'on surnomme, je te l'ai avoué, le "Musée du Léman" car tu sais tout sur les ancêtres de nos bateaux et particulièrement sur les canots à voile, tu aurais aimé voir ces barques, colorées par les logos des sponsors, partir à l'assaut des vents tourbillonnants de la baie.

Le vent était en effet orienté à l'Est, de force 4 à 5 Bf, ce qui provoque sous les collines des Saintes des risées très irrégulières. De plus, la bouée au vent était dans une zone de calme. Dommage, car ce passage hasardeux a anéanti les espoirs de certains qui s'étaient bien battus pour remonter sur le premier. Il faut préciser que les Saintoises sont très instables, plus instables que ton "Carlow". Une fois gréées, elles ne tiennent plus en équilibre que grâce au poids des cinq à six équipiers. Une dévente et tout le monde rentre précipitamment dans le canot, pour ressortir au rappel dans la survente qui suit. Ces balancements brusques amènent parfois la barque à "couler". Elle flotte alors au ras de l'eau, comme les canots lémaniques du reste. L'équipage la vide à grands coups de seaux et de coups de pieds et repart. L'abattée et l'empannage sont donc, tu peux l'imaginer, acrobatiques.

Le parcours obligeait les équipages à slalomer entre les bateaux au mouillage. Nous étions alors au premières loges et Georges, copain saintois qui a beaucoup régaté avant d'ouvrir son restaurant, hurlait des encouragements en créole aux régatiers. Ils tournaient la tête, voyaient le pavillon suisse et se demandaient depuis quand les suisses parlaient créole. Certains ont failli en chavirer de surprise !

Après deux heures et demi de régate pour les premiers, les équipages sont arrivés bien fatigués à terre où l'ambiance musicale et le public nombreux les attendaient. C'est le vieux briscard de la série, Abel Magloire, 63 ans, qui a mené la course de bout en bout. Les équipages des Saintes ont été battus sur leur terrain. Dans ces conditions difficiles, seuls dix bateaux ont terminé dans les temps. 8 ont abandonné et les 7 autres ont fait courageusement le parcours complet, chavirant ou coulant plusieurs fois, n'arrivant plus à border à la fin (pas de taquet !) et mettant plus de quatre heures pour arriver... hors temps .

Comme 20 des 25 bateaux venaient de la Guadeloupe voisine, ils sont repartis sur le petit cargo qui fait les transports de marchandises entre les îles, chargés directement depuis l'eau.

C'était la première régate d'un championnat qui en compte cinq. La suivante aura lieu dans trois semaines à Petit Bourg. Philippe, Alain et leurs équipages respectifs sont bien décidés à se venger de leurs seconde et quatrième place et à remporter la victoire, comme Philippe l'a fait au Tour de Guadeloupe 06 sur "Café Ermantin, Câlin du Matin"

Voilà Noël, si tu passes un jour aux Saintes, contacte Georges Garçon de notre part. Il t'organisera une sortie en saintoise.

Meilleures salutations

Nicole

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