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Les Açores

Les Açores sont composées de 9 îles situées en plein Atlantique, à 1500 km environ des côtes portuguaises. Il y a 600 km entre Santa Maria, au sud-est et Corvo au nord-ouest. 237'000 personnes habitent cette région autonome du Portugal Le climat est maritime et tempéré avec une humidité de 77 % en moyenne sur l'année ! Colonisées dès le 15ème siècle par les portugais, leur histoire est liée aux Grandes Découvertes et elles servaient d'escale aux marins de retour des Caraïbes ou des Indes.

Très vertes et fertiles, les îles exportent beaucoup de produits laitiers, spécialement beurre, fromage et lait en poudre, ainsi que de la viande de boeuf. La pêche est aussi importante avec une grosse production de thon en conserve. Sur certaines îles, on cultive aussi l'ananas, le fruit de la passion et même du thé !

Le mont Pico, sur l'île du même nom, domine les îles du centre. Avec ses 2351m, c'est le plus haut sommet du Portugal. Toutes les îles sont volcaniques.

L'île da Faial a aussi son volcan, la Caldeira, un cratère de 2 km de diamètre et 400 m de profondeur. Il avait à l'époque une lagune intérieure qui s'est vidée suite aux tremblements de terre et à l'éruption du Capelhinos en 1957.
Ce nouveau volcan est sorti de la mer à 1 km des côtes de Faial. Après 13 mois d'éruption, il s'est rattaché à l'île et lui a rajouté 2,4 km2 de surface noire et tourmentée. L'ancien phare, à demi enterré dans la lave, n'est plus du tout au bout de l'île !
Au 18ème siècle, les Açoriens étaient des rameurs et des harponneurs réputés pour la pêche à la baleine et les bateaux américains qui relâchaient dans les îles les enrôlaient volontiers. On peut visiter à Horta une ancienne usine de traitement du cachalot : il était pêché par des petites barques légères à 7 équipiers et un bateau à moteur.
Quand il était signalé par les guetteurs sur les hauteurs de l'île, le cachalot était poursuivi puis harponné. 600 m de corde étaient attachés au harpon. Le cachalot sondait et quand il remontait prendre de l'air, il était attendu par les pêcheurs qui lui plantaient des longs couteaux pour l'achever. Ils le tiraient derrière le bateau moteur jusqu'à l'usine. Un treuil permettait de le monter dans la cour où il était dépecé.
La graisse était fondue dans de grands chaudrons chauffés à la vapeur puis exportée principalement pour la pharmacie et la cosmétique.
La viande était débitée en morceaux, hâchée, cuite, séchées puis moulue pour en faire de la farine exportée comme engrais. L'usine a fonctionné jusqu'en 1974. 25 personnes y travaillaient, dont Manuel, le guide. Depuis l'interdiction de la pêche à la baleine, les habitants des îles se sont tournés vers le tourisme et les centres de "whale watching" sont nombreux. Les guetteurs sont donc toujours au poste sur les hauteurs, mais pour une autre cause.
Nous sommes arrivés à Horta, sur l'île de Faial. Son port a été construit en 1876 et c'est maintenant un passage obligé et mythique pour les voiliers qui traversent l'Atlantique. Les murs et les chaussées des digues sont couverts de peintures. Nous avons bien sûr sacrifié à la tradition.
Un bar célèbre, Chez Peter, accueille les équipages qui se racontent leurs exploits autour d'une bière ou d'un "ginto". Plus de 1000 bateaux s'arrêtent ici chaque année, surtout entre les mois de mai et d'août. L'ambiance est très différente des Antilles et de ses nombreux bateaux de location. Ici, tous les bateaux arrivent d'une longue traversée. Il y a bizarrement beaucoup moins de catamarans et très peu de grand-voiles à enrouleur.
Notre projet de mouillages dans les îles a été mis à mal par un gros coup de vent du nord qui a bloqué tout les bateaux au port. C'était l'occasion de profiter des échanges intéressants dans ce lieu un peu hors normes. Découvrir les projets et les aventures des personnes rencontrées était passionnant. Nous avons eu des "coups de coeur" pour certains équipages.
Nous avons aussi visité Pico, île voisine de Faial, en ferry. Paysage magnifique, dominé par le volcan, avec une végétation étonnante, des vaches et des lacs de montagne comme chez nous !
Il reste quelques vignobles à Pico. Ils étaient beaucoup plus nombreux avant le 19ème siècle et la maladie qui les a décimées et le vin de Pico était renommé jusqu'à la cour de Russie. Mais les paysages sont restés et sont maintenant classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Le nombre de murets à sec construits patiemment en pierre de lave est impressionnant. Ils entourent parfois juste un pied de vigne.
Les Fêtes de l'Espiritu Santu sont nombreuses dans les îles à l'époque de Pentecôte et la tradition est de distribuer des pains à la population dans la rue après une procession. Nous avons aussi voulu goûter la célèbre soupe de l'Espiritu Santu et en avons acheté au marché pour l'arrivée du notre équipage. Nous avons été un peu déçus... Des morceaux de pain à la cannelle trempaient dans le jus (ou ce qu'il en restait) de viande bouillie et légumes. Pas du tout l'image que l'on a de la soupe. C'est le risque des découvertes culinaires !

Quant le vent s'est calmé et après une belle journée de navigation, nous avons pu découvrir, trop rapidement, la magnifique ville de Angra sur Terceira. La diversité entre les îles est étonnante et après Horta la maritime et Pico la terrienne, nous découvrons Angra la commerçante. "Carrefour de cultures, Angra do Heroismo influença et fut influencée. Des villes d'Amérique du Sud et Centrale, de l'Orient - telles Cartagena des Indes, La Havane, Saint Salvador de Bahia, Goa, Malacca et tant d'autres - ont, ici ou là, des vestiges qui évoquent une histoire commune, unie par les voiles des navires." (prospectus sur Angra)
Toutes les maisons, à l'architecture du XVIIème siécle, sont parfaitement entretenues, peintes de blanc et de couleurs vives. Le mélange d'architecture ancienne et moderne est bien réussi et chaque coin de rue ou de digue offre une vision différente et surprenante. De belles places pour boire un café au soleil, beaucoup de commerces, un marché bien achalandé, tout pour nous plaire. Il y a aussi beaucoup de monuments à visiter... une autre fois !
Une dernière navigation de nuit nous amène à Sao Miguel, la plus grande et la plus habitée des îles. Nous l'avions déjà visitée et ne ferons qu'une escale technique avant la dernière ligne droite jusqu'à Lisbonne, 750 nm plus à l'est. En dehors de toutes ces découvertes et ces paysages superbes, nous avons apprécié aux Açores la gentillesse de la population, sa disponibilité et... les prix ! Le café à 50 ct d'euros et tant d'excuses pour annoncer son augmentation, on est loin de l'Europe continentale et surtout des Caraïbes !

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