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République Dominicaine - 2
janvier 2014

Le 28 décembre, nous sommes heureux de quitter la darse de Barahona et mettre cap à l'est. On nous a promis des eaux plus claires pour pouvoir se baigner au mouillage. Sur la route de Salinas, nous rencontrons quelques dauphins et faisons une halte d'une nuit à Palmar de Ocoa. C'est un lieu de villégiature des Dominicains fortunés et cela se remarque aux belles villas qui bordent la plage.

Nous débarquons devant le village et, après une petite promenade, nous essayons d'aller boire une bière dans un bar local, juste pour voir si nos oreilles supportent ! C'est dimanche et les jeunes se regroupent là pour regarder du baseball sur un grand écran tout en "écoutant" de la musique et bien entendu en consultant leur compte FB.

Les familles, elles, se tiennent plutôt sur la plage où sont organisés de grands pique-nique sous les palmiers. On se demande juste si elles vont ramasser leurs détritus à la fin... on a du mal avec ça ! Ambiance sympa avec, en arrière fond, les montagnes abruptes. Au coucher du soleil, le spectacle est magique. D'autant qu'une multitude de barques de pêche, toutes les mêmes, forment un joli premier plan.


Nous assistons à une pêche à la senne. Au moment où les poissons apparaissent, quelques enfants se ruent pour en attraper. Les pêcheurs les chassent mais ils reviennent à l'assaut en douce et s'en vont préparer leur butin un peu plus loin. On sent déjà le geste sur pour vider les poissons ! Après le menu fretin, des poissons plus gros, style maquereaux, remplissent quelques seaux et partent à la pesée.


Le lendemain, à notre arrivée à Salinas, nous avons un grand espoir... il y a des mâts dans le mouillage. Notre solitude prendra peut-être fin ! En fait, sur le petite dizaine de mâts, un seul appartient à un bateau de voyage. C'est celui de Maria et Thomas, Autrichiens avec qui nous allons pratiquer notre allemand pendant 10 jours ! A la fin, même Pierre réfléchit en allemand... c'est tout dire !

Nous sommes heureux de pouvoir à nouveau nous baigner, mais le vent thermique renforce l'alizé l'après-midi et nous devons profiter de l'eau calme le matin si nous voulons éviter de nous battre avec un fort clapot. Le mouillage se trouve devant l'hôtel Salinas où nous pouvons laisser l'annexe et profiter de l'internet. Nous profitons de skype pour photographier notre petit fils comme si on y était ! Mais qu'est-ce que cela manque de ne pas pouvoir le prendre dans nos bras ! C'est là que nous passons tranquillement et sans excès d'une année à l'autre. Le cadre de l'hôtel étant très sympa, il semble être souvent utilisé pour des mariages, anniversaires, mais aussi des tournages. Un après-midi, nous assistons à celui d'un clip vidéo pour un groupe dominicain (Truhanes). Les chicas se trémoussent sur le ponton puis dans la piscine, filmées par des drones. C'est de la haute technologie ! Et bien sûr, Pierre se rince l'oeil ! Le soir, c'est au tour des trois chanteurs de reprendre x fois leur chanson en dansant devant la caméra. On attend de voir le résultat final !


Le village de Salinas n'offre que quelques bars et petites épiceries. Pour nos courses, nous nous rendons en guagua (bus local) à Bani, une ville située à une trentaine de kilomètres. La première fois, nous choisissons le 31 décembre ! Bonne idée ! Le bus est tellement plein que j'ai une dame sur les genoux (j'ai choisi la taille !) car le couloir est bondé et que trois personnes sont déjà accrochées à la portière. Mais autrement, ces bus sont un moyen très agréable et bon marché de se déplacer et de discuter avec les Dominicains. Et en plus, ils ont du wifi ! La route traverse des vergers de manguiers, quelques cultures de canne à sucre et des villages animés.

A Bani, nous nous rendons au marché, même si on nous dit qu'il vaudrait mieux, par sécurité, aller au supermarché tout proche ! Dans la rue, c'est la valse des bigoudis... il faut que les cheveux soient bien lisses pour la dernière soirée de l'année !

Le marché est superbe. Comme à Barahona, je ne peux pas prendre un photo sans que trois personnes veuillent poser. Les fruits et légumes sont magnifiques et en quantités impressionnantes. C'est donc bien chargés et les bras rallongés que nous rejoignons à pied la station de bus car nous n'osons pas utiliser les motoconchos dans cette circulation. Un autre jour, nous découvrons un peu plus loin le supermarché La Sirena. Sorte de Carrefour c'est un paradis pour Pierre !


Mais la plus belle curiosité de la région de Salinas, ce sont les dunes. Incroyable paysage en bord de mer... on se demande d'où peut venir tout ce sable ! Le plus haute fait plus de 15 mètres. Ce n'est pas la dune du Pyla mais on s'y croirait. Et depuis le mirador, la vue sur la lagune et sur Anegada au mouillage vaut le détour. Pour y aller, nous avons partagé le scooter de Confe, un des gardiens de l'ancien Primagaz, avec qui nous avons sympatisé.


Après dix jours à Salinas, nous profitons d'une nuit annoncée calme pour faire les 64 nm qui nous séparent de Boca Chica. En fait, comme d'habitude, la nuit sera bien plus agitée que prévu, avec de grosses vagues résultant d'une longue période d'alizés forts, et le vent dans le nez se renforcissant dans la nuit... et tournant dans le mauvais sens... On n'a pas encore tout compris de la météo locale !!!

Nous entrons à la marina Zar-Par où nous allons rester plus d'un mois et profiter de faire quelques travaux. Nous avons effectivement pris une grande décision... nous allons vendre Anegada. Les genoux de Pierre ne supportent plus la configuration du bateau, la descente de cinq marches, le passage derrière la barre. Nous allons chercher un bateau plus adapté mais regretterons certainement notre magnifique cabine propriétaire et les qualités de navigation d'Anegada. Cela fait 10 ans que nous en profitons pleinement, c'est le moment de passer à autre chose ! Du coup des travaux d'embellissement se justifient encore plus !

La situation de la marina est idéale, dans un grand lagon aux eaux turqoises protégé par une barrière artificielle. Pierre espérait pouvoir snorkeler mais nous avons eu beau chercher, il n'y a pas un poisson de plus de 10 cm aux alentours ! Et encore moins de langouste ! Par contre, méduses "cassiopée" et oursins nous font une vraie exposition... Les premières se mettent sur le dos la journée pour capter les rayons du soleil qui aident au développement d'une algue microscopique qu'elles hébergent et dont elles se nourrissent. C'est ce qui lui donne sa couleur. Les seconds au contraire se cachent la journée en se recouvrant de ce qu'ils trouvent...

Le problème principal ici c'est le bruit ! Entre la vie nocturne de Boca Chica dont on entend la musique à 1 km et les bateaux locaux qui vont se mettre à 50 m du ponton avec la techno à fond, c'est parfois difficile ! En général, la semaine, c'est calme. Mais le week-end, cela s'amplifie jusqu'au dimanche après-midi où c'est de la folie. Les jetskis passent à pleine vitesse dans tous les sens, les bateaux à moteur se promènent avec la sono le plus fort possible. Il y a eu un mort par collision entre un bateau et un jetski dimanche. Sur la plage, les 4x4 sont alignés, coffre ouvert sur des sonos puissantes. Quand c'est de la musique latino, ça passe encore mais parfois c'est une techno insupportable ! Et malheureusement pour nous, il y a deux jours fériés supplémentaires ce mois de janvier ! Alors nous nous asseyons dans le cockpit ou allons sur la digue pour profiter du spectacle. Et au bout d'un moment nous nous cachons dans le bateau avec les ventilateurs en marche !

Pour nos courses, nous pouvons aller à pied à Andres, la bourgade à 5 mn de la marina. Les échoppes sont nombreuses et on trouve des fuits et légumes, du pain, de la viande (on n'a pas testé !). Nous avons aussi nos habitudes dans une ferreteria où nous trouvons le matériel pour nos travaux : résine, mastic, silicone... Plus loin, on y a trouvé un coiffeur pour nous refaire une beauté. Il a mis le temps... quand on parle de couper les cheveux en quatre, c'est parfois vraiment le cas ! Faut dire qu'ils sont plus habitués à raser des têtes crépues qu'à faire une coupe sur des cheveux lisses ! Pour les grandes courses, la voiture de la marina nous amène dans un grand supermarché.

Pierre a pris le rythme de la conduite dominicaine. J'admire ! Il faut avoir l'oeil partout et le pied rapide sur le frein ! La route qui mène à St-Domingue a trois voies de chaque côté et cela dépasse aussi bien à gauche qu'à droite ! C'est une "autoroute" mais les voitures et les guaguas s'arrêtent sur la bande d'arrêt d'urgence pour déposer des gens puis redémarrent et forcent le passage. Dans les quartiers d'habitations, la borne centrale est coupée pour que piétons, motos ou même voitures puissent passer d'un côté à l'autre ! Les véhicules feraient s'évanouir nos braves contrôleurs du Service des Autos et les chargements donneraient des boutons à nos policiers !

Nous décidons donc de profiter de ses talents de conducteur pour faire une "retraite" à la campagne. Je trouve une maison d'hôte sympa sur internet. Cela ne paraît pas trop éloigné mais il nous faut tout de même quatre heures pour y arriver ! La traversée de St-Domingue est longue et ardue. Ensuite la paysage est très varié, risières, forêts, plantations, bourgades... Des vendeurs proposent leur marchandises au bord de la route et sont regroupés par zone ... d'abord les marchands de noix de cajou, puis de fruits, de tapis, de cuillères en bois, de poterie, de porc grillé... Une dame qui réalise des tapis noués avec des bande de taffetas colorées nous explique qu'une personne a eu cette idée puis que tout le monde s'y est mis dans la région ! Comme une contagion... puisque lui le fait... pourquoi pas moi !



Quand nous sortons de l'"autoroute", nous empruntons une petite route de campagne qui suit le sommet d'une zone très vallonnée. Les collines vertes sont parsemées de petites maisons colorées et de grands palmiers. Arrivés à la Presa de Tenera, le barrage créant le lac, qui est en fait la retenue d'eau de la ville de Santiago, nous appelons nos hôtes qui viennent nous chercher en barque. Cela nous évite un long tour sur une route mal pavée puis plus pavée du tout !

Juan-Carlos est chilien, sa femme dominicaine. Cela fait deux ans qu'ils exploitent la Villa del Lago. Le décor est simple mais agréable et nous sommes surtout surpris par les skis et le snowboard accrochés au mur ! Juan-Carlos est arrivé enfant en Hollande lorsque ses parents ont fui Pinochet et il a fait beaucoup de ski en Europe ! Nous découvons notre terrasse, sympa... mais on a légèrement l'impression d'être en prison !

Nous passons une soirée agréable en compagnie de Vincent et Cécile, un couple français. Après le repas préparé par nos hôtes avec les produits du terroir, "truite" du lac au four, excellente sauce au coco ramassé sur place, riz, salade du jardin, nous papotons autour d'un grand feu allumé pour nous. Nous nous endormons au son des grillons et le lendemain matin, ce sont les coqs et les vaches qui nous réveillent. Cela change de la musique infernale de Boca Chica ! Entre les barreaux, j'arrive à immortaliser un lever de soleil magique sur un paysage de brume.

Au petit déjeûner, les produits locaux sont à nouveau à l'honneur : fromage de la ferme voisine et fruits. Cela donne du courage à Pierre pour son épreuve de la journée. Il a décidé de m'accompagner dans la ballade à cheval, lui qui déteste ça ! Il a eu de mauvaises expériences avec des chevaux ou chameaux récalcitrants et depuis il a peur. Les animaux le sentent... et c'est un cercle vicieux. Mais Princessa est bien calme. Pedrito nous guide jusqu'au lac en passant près d'une forêt de bambous. Les vaches "fribourgeoises" nous paraissent anachroniques au pied des palmiers ! Même concentrés sur nos montures, nous pouvons apprécier le paysage extraordinaire du lac et des collines en face.



Avant de reprendre la route, nous avons encore droit aux premiers "abichuelas" (haricots rouges) du jardin bio. Malheureusement nous n'avons pas le temps de faire un tour en kayak si nous voulons arriver de jour au bateau. Il est fortement déconseillé de rouler de nuit sur ces routes où les voitures n'ont souvent pas de feux ! Nous nous perdons un peu dans Santo Domingo mais arrivons finalement dans notre discothèque à ciel ouvert, enchantés de notre escapade. L'intérieur de la Rép Dom vaut vraiment le détour et je me réjouis déjà du voyage suivant, la baie de Samana avec ma maman. Car Pierre va partir deux semaines en croisière avec des copains à St-Martin.

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