Page sans titre

C'est une petite île à l'entrée du golfe de Naples, distante de 35 min d' hydroglisseur. Avec ses 10'000 habitants, elle vit une vie tranquille, moins envahie par les touristes que ses voisines Ischia ou Capri. J'ai tout de suite aimé le port principal, Procida Marina, pour ses maisons colorées, ses barques de pêche et le village fortifié qui le domine.

Mais c'est en découvrant la Coricella, le quartier dans lequel a été tourné une bonne partie du film "Il postino" que j'ai vraiment le coup de foudre. Je ne peux m'empêcher de photographier et photographier encore : les couleurs vives des maisons, les formes, les enchevêtrements incroyables, les filets et les barques entreposés à gauche et à droite. De près de loin, de la gauche, de la droite, finalement je monte au château pour une dernière vue générale.

Comme on ne peut accéder à ce quartier qu'à pied, en descendant les escaliers, ou en bateau (comme nous qui avons passé une nuit dans la baie), il vit bien tranquillement, au rythme des pêcheurs qui réparent leur filet ou préparent des longues lignes en crochant des anchois aux hameçons régulièrement espacés. (A nouveau, cela doit être différent en été car il y a tout de même quelques restaurants).

Je suis installée dans la petite marina de Chiaiolella, à l'ouest de l'île pendant que Pierre est en Suisse. Je prend le bus tous les jours (en fermant parfois les yeux tellement il rase les murs !) pour me promener, amener mes lessives à la laverie, aller chez le coiffeur, faire des courses. Je peux ainsi me faire une idée (subjective) de la vie dans l'île. Comme aux Saintes, je suis conquise par la simplicité et la chaleur des habitants.

A Procida,
il est normal de se saluer, de parler aux gens dans le bus, de s'interpeler dans la rue
il est normal de se lever pour laisser sa place aux personnes âgées (même les jeunes !),
il est normal d'avoir une petite voiture (ou un scooter), les grosses ne croiseraient pas le bus dans la rue principale,
il est normal d'avoir les portières rayées... à force d'avoir croisé le bus !
il est normal de sortir ses poubelles dans la rue deux à trois jours avant le ramassage hebdomadaire, ce qui fait des tas monstreux (ça c'est le côté négatif !)... les plus ingénieux les suspendent pour que les animaux ne les éventrent pas,
il est normal d'avoir des fissures à sa maison, des peintures écaillées et des raccords pas toujours parfait (heureux architectes...),
il est normal de faire du "tricycle" à l'âge adulte...c'est pratique pour le transport de matériel,
il est normal de grimper et descendre des escaliers (l'arthrose ne doit pas exister ici)
il est normal de prendre le ferry pour aller travailler à Naples ou y faire des courses, même si on ne se sent pas du tout napolitain...