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Grèce - de Zakinthos à Athènes

Décevante, notre première impression de la Grèce... Zakynthos, un grand port, un accueil sentant l'arnaque par le responsable d'une soi-disante marina (qui n'a jamais pu nous fournir l'eau promise mais qui a essayé de nous faire payer deux fois le transit log), des villages défigurés par le tourisme. On oublie et on ne garde que l'image des superbes falaises de la côte ouest.

Et on repart à zéro en parcourant, un peu trop rapidement malheureusement, les autres îles ioniennes. A Eufimia et Fiskardo, jolis petits ports aux maisons colorées, nous sommes pratiquement seuls au quai. La saison n'a pas commencé. Beaucoup de tavernes et de boutiques sont encore fermées mais on sent que les préparatifs vont bon train car le week-end de Pâques (orthodoxe) arrive. Nous rencontrons Danaer, un autre bateau de Monastir, avec qui nous avions sympathisé lors d'un barbecue du dimanche. C'est bien sûr l'occasion d' apéros sympathiques. Ils sont bloqués à Fiskardo par une panne d'inverseur.

Sur l'île de Meganisi, nous testons le mouillage méditerranéen avec amarre attaché à l'arrière à un olivier. L'eau turquoise nous appelle. Elle est encore bien fraîche (17-18°), mais si belle. La marche jusqu'au village de Vathi devait durer 10 min, selon le guide. Ce sera 45 min et les genoux de Pierre s'en souviennent. Mais cette petite route serpentant dans les oliviers, les genêts et dominant la mer restera un bon souvenir. Tout comme nos premiers "souvlakis" sur le port, même si le bruit des marteaux-piqueurs et autres dragues l'ont un peu terni. Le port est en chantier... Béton partout... Pierre inspecte ! On a l'impression qu'ils attendent une armada. On comprend mieux lors de notre étape suivante, à une heure de là, à Nidri sur Leucade. Les bateaux de location sont alignés à perte de vue. Pierre en a compté 105 d'une seule compagnie. Et il doit y en avoir 4 ou 5 ! On apprécie d'autant plus nos petits mouillages d'avant saison en solitaire. L'avantage pour nous, c'est qu'il y a d'excellents shipchandlers et une laverie automatique, ce qui est très rare en Grèce.

Mais notre rendez-vous "avion" à Athènes se rapproche. Nous devons surtout prendre de la marge pour trouver un endroit où laisser Anegada une semaine. Le 22 avril à 6h du matin, nous quittons Ithaque pour entrer dans le golfe de Patras. Le vent se lève tranquillement et c'est sous spi que nous arrivons en vue du pont suspendu Rion-Antirion, inauguré en 2004, et qui relie le Péloponnèse au continent. Je repense à Nico qui avait mitraillé le pont de Lisbonne... et je le bats ! Vive le numérique ! Heureusement, nous avons affalé le spi dans les premières surventes avant le pont. Le vent monte à 30-35 noeuds et c'est à une vitesse de 8-9 noeuds que nous traversons le golfe de Corinthe. Nous renonçons à nous arrêter à Trizonia comme prévu puisque le vent nous permet d'avancer. En fin d'après-midi, il monte à plus de 40 noeuds et nous sommes soulagés de trouver, à Vidavi, une petite baie bien abritée pour la nuit. Nous avons parcouru 80 nm en 11 heures !

Le lendemain, une courte navigation nous amène à Itéa. Danaer est déjà là et nous communique l'horaire du bus pour Delphes. Nous avons juste le temps d'amarrer et nous les rejoignons. La visite de Delphes est un plaisir pour moi et un supplice pour Pierre... ou du moins pour ses genoux. Il faut dire que nous avons mal commencé, en nous trompant de chemin. Nous sommes montés jusqu'au stade, tout en haut du site, pour trouver porte close et devoir redescendre. Aïe ! Malgré les nombreux visiteurs, le charme des vieilles pierres parsemées de fleurs sauvages opère. En plus, la vue sur la vallée parsemée d'oliviers et sur Itéa est superbe.

Le grand jour est arrivé ! Nous allons passer le canal de Corinthe... et alléger notre porte-monnaie. C'est en effet le canal le plus cher au kilomètre. Terminé en 1893. il fait 5 km de long, 25 m de large et 76 de haut à son plus haut point. Pour nos 14 m de coque, cela nous coûte 215 euros ! Mais quel plaisir de suivre Danaer dans ce couloir aux eaux turquoises. A l'époque, il était plus étroit et les bateaux étaient tirés par des chevaux sur un chemin de hâlage qui a disparu. Ella Maillart a suivi le même itinéraire que nous ces derniers jours avec ses amies, en 1925 ("Cinq filles en Méditerranée" par Marthe Oulié). Elles avaient traversé le canal à la rame sur Bonita.

Nous terminons cette belle journée au mouillage devant Egine. Nous restons là pendant les 4 jours de Pâques, sous le vent de la belle église orthodoxe, bercé tantôt par le son des cloches (tocsin toute la journée du Vendredi Saint), tantôt par le chant du pope (messe du samedi soir à 23h en plein air), ou encore par les pétards, feux d'artifice et même disco jusqu'au petit jour. Nous louons un scooter pour une petite visite au temple d'Aphaïa et nous faisons provision de pistaches, le produit principal de l'île, pour exportation directe en Suisse !

Le quai municipal d'Egine nous paraît peu sûr pour laisser Anegada une semaine. Nous réservons une place à Athènes, à Marina Zea. Anegada nous y attendra, bien entouré, pendant que nous allons marier beau-papa et Yvette !

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