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Tour et détour à Antigua
février 2014

Nous avons deux semaines avant l'arrivée de notre ami Gaston et notre départ pour les ABC. Allons-nous les passer entassés dans les mouillages de St-Martin ? Non ! Cap sur Antigua dont nous ne connaissons que quelques endroits.

Quand je relis mon site, je constate que cette île ne m'avait pas laissé un bon souvenir en 2006. Et pourtant elle vaut le détour et même le tour ! C'est rare aux Antilles de pouvoir profiter des mouillages à l'est et au nord d'une île. Antigua possède de magnifiques lagons que nous nous proposons d'explorer pendant ces deux semaines. Cela vaut bien une petite remontée de 90 nm au près dans une mer formée ! Et Anegada aime le près !

Dès notre arrivée à Jolly Harbour, à l'ouest de l'île, nous sommes dans les eaux turquoises que nous ne quitterons plus jusqu'au sud. Les clearances se font en amenant le bateau au ponton et en visitant les trois bureaux adjacents. On est sexistes à Antigua : la douane c'est l'affaire des hommes et l'immigration celle des femmes. Il faut dire que les bureaux sont si exigus que de mélanger les sexes pourrait créer des problèmes ! Ces dames sont à trois dans 10 m2 mais chacune a son job : la première contrôle le formulaire, la seconde checke les passeports et la troisième les tamponne. Tout cela avec un oeil sur la série télévisée qui passe sur une petite TV posée sur un énorme frigo, et parfois avec le lunch sur les genoux.

Nous prenons ensuite provisoirement une bouée dans le lagon, qui a un petit air de waterway de Floride, pour aller faire un approvisionnement au supermarché du coin. Comme Jolly Harbour était à l'origine un projet suisse, il en reste quelques traces: on trouve de la moutarde Thomy et de l'Aromat dans les rayons !

Mais pour les légumes, nous allons au marché de St-John. Les minibus passent devant l'entrée de la marina et on retrouve l'ambiance locale de Grenade. Malheureusement, les chauffeurs écoutent plus d'émissions religieuses ou politiques que de reggae... on a même eu droit à la chronique mortuaire pendant tout un trajet !

Le marché se trouve à côté de la station de bus. Celui aux poissons est décevant car il n'y a que des poissons coralliens. C'est triste de voir ces perroquets, poissons anges, balistes, terminer sur un étal au milieu des mouches. Pour les légumes, il y a un grand marché couvert mais la plupart des vendeurs se tiennent à l'extérieur, le long des routes, sous de vieux parasols. Il faut parfois réveiller une marchande assoupie pour se faire servir mais en insistant un peu, les sourires ne tardent pas. Pierre a glissé dans la boue et tenté un grand écart. Il a eu très peur pour sa prothèse. J'ai été demander de l'eau pour qu'il puisse se laver et du coup toutes les marchandes sont venues à tour de rôle se renseigner et prendre de ses nouvelles pendant qu'il récupérait. Nous testons aussi le marché à la viande. La côte de boeuf local, une fois rassie, est délicieuse.

Si le quartier dédié aux croisiériste est coloré mais trop clean, la ville en elle-même grouille de vie, surtout à midi quand tout le monde mange dans la rue ou dans les petits restos locaux. Les employés sont tirés à quatre épingles, les enfants dans leur uniforme rient et se bousculent, les rastas des stands de CD copiés forcent sur la musique et les voitures klaxonnent aux carrefours. Notre adresse préférée ne paie pas de mine, mais au Roti King, les rotis (crêpe au curry) sont délicieux... et "boneless" !


Après ces préludes citadins, nous sommes parés pour quelques jours de relative solitude... Et pas besoin de s'inscrire aux abonnés absents pour internet... le miracle d'Antigua c'est qu'on trouve des connexions ouvertes dans les endroits les plus reculés. Il y a toujours un "resort" luxueux (il n'y a que ça autour de l'île), au fond d'une baie, qui laisse son wifi accessible.

En faisant le tour de l'île dans le sens horaire, il n'y a que quelques milles à faire contre le vent dans le Boon Channel, au nord. Ensuite, on se laisse glisser entre les hauts-fonds plus ou moins balisés, mais correctement situés sur Navionics (vive l'iPad !). Seuls quelques voiliers se rendent dans Parham Sound et nous avons toujours trouvé des mouillages solitaires, derrière une caye ou derrière un îlot comme Red Head Island où nous pouvons observer les pélicans nicher. Les paille-en-queue nous survolent régulièrement en se poursuivant avec leur cri ressemblant à une pompe à eau grippée. Je grimpe au mât pour faire quelques vérifications et quelques photos et nous escaladons aussi Great Bird Island, une fois que les touristes des dayboats sont repartis. La végétation broussailleuse ne permet malheureusement pas d'aller bien loin. De plus, la zone est protégée pour que les oiseaux nichent en paix.



Les fonds de sable blanc sont parsemés de grosses patates de corail, très différentes les unes des autres, où se cachent de nombreux petits poissons et quelques langoustes... au grand plaisir de Pierre. C'est sa récréation après un moment de "travail" puisqu'il refait le teck à l'entrée du bateau. Et quand le silicone manque, nous traversons l'île en taxico pour retourner à Jolly Harbour en acheter. L'occasion de visiter le village très authentique de Parham où les coqs sont plus fréquents dans la rue que les gens (dixit le guide et bien vérifié !), de voir d'autres coins de l'intérieur de l'île et de réécouter un prêche dans le bus... même pas besoin d'aller à l'église.


Pour sortir de Parham Sound, comme la mer est relativement calme, nous empruntons une passe étroite entre les récifs. Je stresse à mort car nos multiples cartes électronique ne sont pas d'accord entre elles... mais finalement on sort à vue, les couleurs de l'eau à midi valant toutes les cartes du monde.

On longe la côte est à la voile pour entrer dans Non Such Bay, un autre lagon beaucoup plus fréquenté, paradis des kitesurfeurs. C'est la première fois qu'on voit un kite à foil !


Le lendemain, nous retrouvons le monde de la plaisance de luxe et ses incroyables voiliers : un mât en carbone de 74 mètres en une seule pièce sur Kokomo ! Des enrouleurs de génois de la taille d'un homme ! Un ascenseur pour monter au mât ! Une échelle en carbone sur mesure ! C'est un autre monde.


Nelson Harbour est un site historique puisque c'était la base de l'Amiral Nelson. Les bâtiments sont très bien restaurés mais l'ambiance n'est pas celle qu'on apprécie... sauf quand on croise des personnages sympathiques et décalés ! Ca arrive quand même !


Nous ne sommes jamais montés à Shirley Heights, un ancien fort qui domine English et Falmouth Harbour et qui propose BBQ et musique les jeudi et dimanche soir au coucher du soleil. J'arrive difficilement à convaincre Pierre et finalement nous prenons un taxi près de la plage, juste derrière le mouillage. La vue est effectivement superbe. Anegada est tout petit à nos pieds. Le steel-band joue de la musique pour touristes... qui sont nombreux, surtout des québécois. Mais le soleil ne se montrera jamais ce soir-là alors que nous avons eu de très beaux coucher de soleil toute la semaine ! Pas de chance... mais on a "fait" Shirley Heights !


Retour le lendemain à la voile sur Jolly Harbour pour un dernier snorkelling magique (quand l'eau est claire, ce qui est rare sous le vent d'Antigua !) au dernier des cinq îlots entre Jolly Harbour et Five Islands Bay.Le corail est varié et en parfaite santé et il abrite une multitude de poissons colorés dont plusieurs poissons-anges, mes préférés. J'ai la chance de voir passer juste au dessous de moi six raies-léopards en formation de style patrouille aérienne ! Incroyable !

C'est la St-Valentin et nous dégustons une bonne glace sur une terrasse (la glace... la seule chose qui nous manque sur Anegada !!!) avant de profiter gratuitement et involontairement de la disco pendant une bonne partie de la nuit grâce au bateau-bar voisin !

Pour la nuit suivante, nous nous réfugions Five Island Bay, immense, déserte et plus calme. Le dimanche, nous nous retrouvons entourés des voiliers participant à la régate de la St-Valentin. Petit souvenir nostalgique de mes années au CNF (Club Nautique de Founex) en voyant le bateau comité agiter ses pavillons ! Mais au style des voiliers, on ne peut pas se tromper... on est en pays anglophone ! Les bateaux classiques ont toujours la cote !


Le retour sur St-Martin nous permet de mettre le spi (enfin !) et de pêcher (youpie !). Antigua... on ne regrette pas notre détour !

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